Le Théâtre et ses « genres »

Une notion toute neuve : le collectif

On voit depuis quelques années se répandre comme une trainée de poudre la notion de collectif de théâtre qui vient remplacer celle de compagnie, la différence étant que la mise en scène est  souvent signée à plusieurs, les acteurs se répartissant les tâches, polyvalents et impliqués à tous les niveaux du spectacle. Cette nouvelle pratique remet en cause la suprématie du statut de metteur en scène. La compagnie flamande TG Stan (accueillie régulièrement au Théâtre de la Bastille) semble avoir lancé en France cette nouvelle donne, en proposant un théâtre fondé sur l’acteur, où les rôles s’échangent parfois à même le plateau, où le spectacle donne l’air de se construire à vue, dans l’instant même. Le résultat n’en est que plus vivant. Les textes classiques ainsi revisités reprennent du souffle, de l’actualité. Ils sont parfois hybridés avec des emprunts à d’autres textes, pas forcément issus du répertoire dramatique. Et résonnent plus pertinemment avec notre époque. Quant aux comédiens, ils ne se contentent pas d’être les interprètes d’une pièce, soumis aux desideratas du metteur en scène, ils deviennent alors forces de propositions, créateurs de leur propre rôle, artistes à part entière, parties prenantes du spectacle dans son ensemble.

Citons parmi les collectifs actuels, L’Avantage du Doute, Jakart-Mugiscué, le Raoul Collectif, le collectif In Vitro, Superamas, She She Pop, DRAO et F71 du nom de leurs premiers spectacles Derniers Remords avant l’oubli (de Jean-Luc Lagarce) et Foucault 71 (feuilleton théâtral en 3 épisodes autour de la vie et de l’œuvre de Michel Foucault)… mais il y en a bien d’autres encore. En revanche, certains collectifs gardent tout de même un metteur en scène unique quand bien même leur démarche ne hiérarchise pas outre mesure son statut. C’est le cas de Jean-Christophe Meurisse avec les Chiens de Navarre, de Gwenael Morin avec son Théâtre Permanent, de Rodolphe Dana avec Les Possédés ou encore de Mirabelle Rousseau avec le T.O.C (Théâtre Obsessionnel Compulsif).